Les cicatrices invisibles

Exploration des conséquences des traumatismes sur le cerveau

L’impact des psychotraumatismes sur le cerveau : enjeux pour les professionnels

Les psychotraumatismes ont des conséquences profondes sur le fonctionnement du cerveau, impactant durablement la vie des individus concernés. Une meilleure compréhension des mécanismes neurobiologiques du trauma permet d’affiner les approches d’accompagnement et d’améliorer la prise en charge des patients.

Tag d'une personne recroquevillée sous l'agression qu'elle ressent

Réaction du cerveau à l’événement traumatique

Quand j’accompagne des personnes qui ont vécu des événements traumatisants, je leur donne cette explication, même s’ils sont adolescents. En effet, cette métaphore illustre facilement les propos : 

“Voici ce qu’il se passe dans le cerveau lors d’un événement traumatique (M.Salmona 2013[1], N.Duriez 2016[2]). Cet événement n’étant pas acceptable pour le corps, il va y avoir une décharge très importante d’adrénaline et de cortisol. Seulement, ces hormones étant sécrétées en trop grande quantité, le corps pourrait en mourir, afin d’éviter cela, l’amygdale et l’hippocampe du cerveau vont disjoncter (c’est à ce moment-là, que la personne peut être sidérée). Il faut savoir qu’habituellement l’hippocampe classe les informations dans l’ordinateur (qu’est le cerveau), ce qui devient une mémoire autobiographique. A cause de la disjonction, il n’a pas pu ranger les informations. Il va donc rester un message d’alerte dans un coin de l’ordinateur. Au moindre bruit, image, évènement, etc. qui rappelle l’événement traumatique, ce message va être encore plus présent en amenant des signes d’angoisse, de sidération, etc. La personne peut avoir conscience que c’est en lien avec ce qu’elle a vécu, mais ce n’est pas toujours le cas.”

Typologie des traumatismes et leurs conséquences

 

  • Les traumatismes de type I : l’état de stress post-traumatique

    Un traumatisme unique peut engendrer un TSPT, qui se manifeste par :

    • Une peur intense et des sensations de menace vitale.
    • Des troubles dissociatifs (dépersonnalisation, torpeur).
    • Des symptômes intrusifs (flashbacks, reviviscences).
    • Une évitement des stimuli associés au trauma.
    • Des troubles anxieux, une hypervigilance, une irritabilité accrue.

    Ces symptômes altèrent la capacité de la personne à maintenir une vie sociale et professionnelle stable.

     

  • Les traumatismes complexes (type II) : des répercussions profondes

    Les traumatismes répétés, notamment ceux survenus durant l’enfance (maltraitance, inceste, violences conjugales prolongées) ont des effets plus profonds. Ils impactent durablement :

    • L’estime de soi et l’image corporelle.
    • Les capacités relationnelles et la gestion des émotions.
    • La perception de la réalité et la mémoire.

    L’exposition prolongée à un contexte traumatique altère durablement le fonctionnement neuronal, renforçant les stratégies de dissociation et de survie.

Mécanismes de défense et réactions adaptatives

Face à ces traumatismes, les individus adoptent diverses stratégies de protection pouvant inclure :

  • L’évitement des situations rappelant le trauma.
  • Des comportements auto-destructeurs (addictions, automutilation, troubles alimentaires, conduites à risque).
  • Des troubles de l’attachement et de la relation aux autres.

Il est essentiel pour les professionnels d’être attentifs à ces manifestations afin d’adapter les modalités d’accompagnement.

Plume dans l'herbe verte

Approches thérapeutiques recommandées

Les stratégies d’accompagnement doivent être adaptées à chaque individu en fonction de son histoire et de son niveau de résilience. Parmi les approches les plus efficaces et que je connais :

    • Thérapie du Lien et des Mondes Relationnels (TLMR) anciennement appelé HTSMA (Hypnose, Thérapie Stratégique et Mouvements Alternatifs)
    • EMDR (Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires)
    • EFT (Techniques de libération émotionnelle)
    • Hypnose (je ne le recommande pas pour des abus sexuels)

L’objectif est d’aider la personne à « métaboliser » son expérience, c’est-à-dire à intégrer l’événement traumatique dans sa mémoire autobiographique sans qu’il ne déclenche d’émotion débordante.

En conclusion

Pour les professionnels accompagnant des personnes ayant vécu un psychotraumatisme, il est crucial de comprendre les mécanismes neurobiologiques à l’œuvre afin d’adopter une posture bientraitante et adaptée. La reconnaissance des symptômes, l’éducation sur les effets du trauma et la mise en place d’interventions spécifiques sont essentielles pour favoriser un processus de résilience et une reconstruction durable.
Une chose est certaine : avec une prise en charge adaptée, il est possible de se libérer du poids du passé et d’avancer vers une vie plus apaisée.

 

J’ai réalisé un épisode de podcast sur ce sujet. Retrouve-le en cliquant sur le lien.

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